Chahutée lors de son "discours sur l’état de l’Union", mercredi 10 septembre à Strasbourg, la présidente de la Commission Européenne est critiquée de toutes parts. Au Parlement Européen, la gauche et la droite préparent chacune une nouvelle motion de censure. Si elles ont peu de chance d’aboutir, elle soulignent néanmoins son affaiblissement.
Je suis Thierry Arnaud, éditorialiste à BFMTV, ex-correspondant à New York et Londres, ancien chef du service politique de BFMTV et directeur de la rédaction de BFM Business. Crises géopolitiques, tensions économiques, recompositions du pouvoir… Chaque semaine, je vous propose de décrypter l’actualité internationale.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, prononce son discours annuel sur l'état de l'Union (Photo de SEBASTIEN BOZON / AFP).
« Nous sommes en train de perdre les Européens parce que l’Europe leur semble faible. Faible face à Trump, faible face à Poutine, faible face à la Chine »
Valérie Hayer, présidente du groupe Renew au Parlement Européen.
Près d’une heure et quart d’un discours fleuve. La promesse maintes fois répétée de “se battre” pour une Europe plus forte et plus indépendante, dans un monde de plus en plus hostile. Ursula von der Leyen était résolument à l’offensive en prononçant mercredi matin son “discours sur l’état de l’Union” devant les parlementaires européens réunis à Strasbourg. C’est même une véritable opération reconquête que la présidente de la Commission Européenne a tenté d’amorcer, tant elle est aujourd’hui contestée de toutes parts.
Hier saluée comme une « hyperprésidente » volontaire et efficace, elle est aujourd’hui clairement affaiblie par une série de passages en force successifs et par un bilan jugé presque unanimement décevant sur une multitude de sujets, de l’accord commercial avec les États-Unis au Proche Orient en passant par la lutte contre le réchauffement climatique….
Est-elle devenue vulnérable au point de pouvoir être poussée à la chute ? À la gauche et à la droite de l’assemblée de Strasbourg, on en est convaincu, au point que chacun des deux courants prépare sa motion de censure. “Elle est en bonne voie”, affirmait voici quelques jours le porte-parole de la gauche, Thomas Shannon. À droite, le groupe des Patriotes pour l’Europe fourbit également ses armes, sans toutefois annoncer de calendrier précis. Sachant qu’une motion doit être signée par au moins le dixième des membres du Parlement, soit 72 eurodéputés, les 56 élus que compte la gauche lui imposent toutefois de trouver des alliés. Forts de 85 mandats, les Patriotes peuvent quant à eux lancer la procédure en ne s’appuyant que sur leurs seules forces.…
Ayant déjà survécu à une première motion de censure le 10 juillet dernier (175 voix pour, 360 contre et 18 abstentions), Ursula von der Leyen devrait également surmonter les suivantes. Une majorité de deux tiers est en effet nécessaire pour que la motion soit adoptée. Elle va néanmoins devoir donner des gages, et a commencé à s’y employer dès mercredi. À la gauche qui lui reproche son manque de fermeté face à Israël (et s’était revêtue de rouge pour faire passer ce message à l’occasion de son discours), elle a ainsi proposé des sanctions contre les “ministres extrémistes” et une suspension partielle de l’accord d’association avec l’État hébreu.
Pas question en revanche de revenir en arrière sur le très contesté accord commercial avec les États-Unis. “Je comprends les premières réactions, a concédé la présidente de la Commission. Pensez aux répercussions d’une guerre commerciale totale avec les États-Unis. Imaginez le chaos”. Il en faudra sûrement davantage pour faire taire les reproches qui s’accumulent depuis l’image de soumission que beaucoup de parlementaires européens n’ont toujours pas digéré - Ursula von der Leyen venue entériner l’accord avec Donald Trump sur un golf écossais appartenant au président américain.
“Nous sommes en train de perdre les Européens parce que l’Europe leur semble faible. Faible face à Trump, faible face à Poutine, faible face à la Chine”, a répliqué Valérie Hayer, présidente du groupe Renew au Parlement Européen, qui réclame désormais une élection à la présidence de la Commission Européenne au suffrage universel. “On a des institutions immatures au service d’un projet politique inabout”, a-t-elle poursuivi. Pour Ursula von der Leyen, affronter l’opposition radicale mais prévisible de la gauche et de la droite du parlement est une chose, mais subir de telles critiques de la part du bloc central est beaucoup plus préoccupant. De l’avis général, la main tendue n’est pas son exercice favori. Elle va néanmoins devoir s’y plier.
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C’est le nombre (approximatif) de ressortissants sud-coréens arrêtés le 4 septembre par la police américaine de l’immigration dans l’usine de batteries du groupe Hyundai-LG, à Ellabel, dans l’état de Géorgie. Un “raid” qui a provoqué consternation et colère à Seoul, où des manifestations ont été organisées devant l’ambassade des États-Unis. La Corée a dépêché son ministre des Affaires Etrangères à Washington et un avion vers Atlanta pour rapatrier ceux qui sont aujourd’hui regroupés dans le centre de détention pour immigrés de Folkston.
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Thierry Arnaud