Décalage de la péninsule ibérique - Sensibilité nucléaire sud-coréenne - Avance robotique chinoise

La dépense militaire en Espagne et au Portugal toujours en retrait mais avec des ambitions - Corée du Sud classée "sensible" par Washington : limitation de la coopération technologique - Robotique polyvalente chinoise : ligne tracée vers une supériorité...

L'envers du globe
9 min ⋅ 20/03/2025

Je suis Benaouda Abdeddaïm, éditorialiste international à BFM Business. Je vous propose un regard décentré sur l’actualité mondiale : un choix d’événements négligés, où s’imbriquent économie et géopolitique dans des enjeux décisifs. Abonnez-vous pour une perspective sans a priori et explorez ainsi des faits qui éclairent le monde autrement.

| SOMMAIRE

  • MOUVEMENTS DE FOND
    La dépense militaire
    en Espagne et au Portugal toujours en retrait mais avec des ambitions

  • REPÈRES STRATÉGIQUES 
    - Corée du Sud classée "sensible" par Washington : limitation de la coopération technologique
    - Accusation chinoise de trahison industrielle à Hong Kong
    - Cryptomonnaie en Bolivie, impacts au Paraguay

  • LECTURES PARTICULIÈRES
    - Robotique polyvalente chinoise : ligne tracée vers une supériorité
    - Bombe démographique autrichienne et politique d’immigration
    - Précipice au Soudan du Sud et quête d’or

| MOUVEMENTS DE FOND

La dépense militaire en Espagne et au Portugal toujours en retrait mais avec des ambitions

“La perception de la menace militaire russe [en Espagne] est très, très éloignée, ce qui semble tout à fait raisonnable compte tenu de la distance physique par rapport à ce scénario géostratégique.”

Enrique Viguera Rubio, ambassadeur d’Espagne, ex-directeur Union européenne du ministère espagnol des Affaires étrangères - Source : L’envers du globe

Pacifiste : La force (présumée) de son courant pacifiste expliquerait la faiblesse relative de l’effort budgétaire consenti par l’Espagne en matière de défense - pas même 1,3 % de sa richesse nationale, toujours très en deçà du seuil de référence de l’Alliance atlantique (OTAN) fixé à 2 % depuis 2014. Mais d’où sortez-vous “les données” à l’appui une telle assertion ? Réplique d’un analyste madrilène qui réfute le postulat d’un citoyen espagnol opposé, par principe, à une hausse de la dépense militaire. Il met aussitôt en exergue une récente enquête d’opinion de l’institut Sigma Dos pour El Mundo : 70,9 % de l'électorat du Parti populaire (conservateur) s(y prononce en faveur d’une accélération ; 47,4 % de celui du Parti socialiste ouvrier espagnol (centre-gauche, au pouvoir depuis près de sept ans). Seuls les sympathisants de Sumar, la formation de gauche radicale, se déclarent majoritairement opposés à un surcroît d’investissement dans les armées. Au demeurant, dans une perspective comparative, il s’avère, si l’on suit la dernière enquête européenne de l’institut YouGov (25 février-5 mars), que moins d’un Espagnol sur trois interrogés considère que son pays dépense insuffisamment dans sa défense, une proportion assez nettement moindre qu’en France et au Royaume-Uni, dont les budgets dans ce domaine sont pourtant déjà d’une importance autrement plus élevée que celui de l’Espagne.

Calcul : Autre angle de riposte, contester les modalités de calcul et balayer une quelconque nécessité de rattrapage. Arina Anatolievna Andreeva, une spécialiste russe de la politique étrangère de l’Espagne, actuellement professeure associée à l’Université Complutense de Madrid, plaide vigoureusement dans le sens d’un certain argumentaire espagnol : pourquoi l’aide au développement, “qui indirectement encourage la paix et la sécurité en zone de conflit”, ne serait-elle pas comptabilisée ? Pourquoi encore, les chiffres concernant la lourde présence espagnole dans les opérations de maintien de la paix des Nations unies, comme celle au Liban, arrivent-ils “ne se reflètent pas dans les statistiques” de l’OTAN ? Comprendre donc que ce seuil des 2 % du produit intérieur brut tant réclamé de l’OTAN serait, de fait, déjà atteint.

Clause Covid : Le président du gouvernement, Pedro Sanchez, ne reprend pas à son compte de telles objections. La chercheuse en science de la communication Belen Casas Mas, de l’Université Complutense de Madrid, relève que sa “stratégie de communication est toujours fondée sur la “protection” du peuple espagnol et non sur une nature guerrière de la nation”. Lundi, l’exécutif a annoncé un “remaniement” budgétaire pour injecter cette année entre 3,5 et 5 milliards d’euros supplémentaires dans la défense, avec l'objectif “d'accélérer” vers la limite des 2 % “avant” 2029, en ayant recours à un clause législative introduite durant la crise du Covid-19 permettant au Trésor de déplacer des fonds sans un aval parlementaire. Cette invocation d’une disposition d’exception ne change, néanmoins, pas grand-chose au rythme impulsé par son prédécesseur conservateur, Mariano Rajoy, qui avait fixé cet horizon de 2029 dès 2014 et que le président Sanchez n’a fait qu’adapter. Dans cette optique, les socialistes ont tenté d’obtenir la contribution directe de l’Union européenne, au travers de son plan de réarmement, non par des prêts mais des subventions, ce à quoi la cheffe de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a opposé une fin de non-recevoir.

Pas 3 % : Alors, Enrique Viguera Rubio, ambassadeur d’Espagne, ex-directeur pour l’UE du ministère des Affaires étrangères, explique à L'envers du globe que “la normalité” voudrait que l’exécutif puise dans le fonds de “contingence”, en place pour les dépenses imprévues, et à régulariser a posteriori. Madrid a déjà procédé de la sorte en 2022 lorsqu’il s’est agi de remplacer de l’équipement militaire envoyé à l’Ukraine. D’autres majorités ont utilisé cette technique de comptabilité publique, en mettant en avant une “urgence militaire” à l’étranger ou bien une acquisition d’armements qui n’avait pas pu être inscrite dans la loi de finances. Rien d’exceptionnel, donc. Au-delà, l’ambassadeur Viguera Rubio n’y croit pas, rejetant sans hésiter l’hypothèse que son pays suive le propos ambiant au sein de l’Alliance d’une montée vers les 3 % du PIB à consacrer à la défense. “Personne ici ne parle de 3 %, sinon de 2 %, tout au plus”, insiste le diplomate. Il n’est d’ailleurs pas le seul à percevoir cette interrogation comme assez saugrenue. Eduardo Tamayo Belda, historien à l’Université autonome de Madrid, y voit une “chimère en temps de paix” pour le pays et “tant que cela reste ainsi”. Ce chercheur formé au Paraguay reconnaît, lui, un poids politique au "courant social pacifiste” espagnol, suffisant “pour contenir le budget de défense”.

Munitions : L’État espagnol ne conçoit aucun complexe, à cet égard, en considérant qu’il prend sa part du fardeau dans la solidarité occidentale envers Kiev, ce dont la mission d’assistance de l’UE en soutien à l’Ukraine lui a récemment donné quitus, en rappelant que plus de 7 000 Ukrainiens ont été formés par des instructeurs militaires espagnols, dans une trentaine de spécialités. Fin février encore, l’armée espagnole a participé à un exercice conjoint en Lettonie avec ses chars Leopard 2E et ses véhicules de combat d'infanterie Pizarro, dans l’intention d'évaluer la capacité opérationnelle et la disponibilité d’un bataillon dans le cadre de l’OTAN. Reconstituer les arsenaux espagnols est présenté comme un impératif pour tenir, le cas échéant, une guerre “à haute intensité” durant un mois. Une enveloppe de deux milliards d’euros est prévue en vue de stocker un demi-million de munitions de fabrication nationale. Le quotidien barcelonais El Periodico rapporte que les dernières acquisitions pour les obusiers lourds de l’armée de terre sont concentrées vers les usines d’Expal, filiale espagnole de l’équipementier allemand de défense Rheinmetall.

En avant : L’Espagne assume à la fois le caractère modeste de son rattrapage d’investissement et sa volonté proclamée de tirer bénéfice de la dynamique européenne d’armement, grâce aux atouts de sa propre industrie de défense. Dans une note, l’Institut royal d’études internationales Elcano lance “En avant”, au travers de 36 entreprises de haut niveau, une dizaine d’instituts techniques et d’organismes publics, et sept universités, faisant que dans les trois quarts des 155 projets de recherche-développement du Fonds européen de défense, institué en 2019, il y a au moins une expertise espagnole, celles de Grupo Oesia, ITP, Navantia, Sener et autres Hispasat. Les industriels français et italiens restent les seuls à gérer davantage de ces projets communs. Cependant, cette mise en perspective vise également à faire saisir aux pouvoirs publics espagnols que sans révision notable de la trajectoire des dépenses, Madrid éprouvera de sérieuses difficultés à orienter les évolutions du plan européen de réarmement, détaillé hier par Bruxelles.

Responsabilité : La semaine dernière, le ministère espagnol de la Défense a mis en ligne sur le portail de son centre de formation, le CESEDEN, un document d’opinion plaidant une véritable stratégie industrielle européenne qui permette de parvenir à 50 % d’acquisitions “intra-européennes” d’ici à 2030, en surmontant la fragmentation de ce marché, les doublons et le manque d’économies d’échelle. L’un des cosignataires, le sénateur conservateur Pablo Gonzalez Menendez, interrogé par L’envers du globe, assure ne pas penser qu’il y ait moins d’aspiration en Espagne à une “souveraineté stratégique que dans le reste de l’Europe”. C’est dans cette optique, ajoute-t-il, qu’il faut “inverser la tendance à faire porter la responsabilité de presque tout dans nos vies à l’État”, son propos étant destiné à ses compatriotes comme aux autres Européens. Mais un sentiment d’urgence ne s’est toujours pas emparé de la société espagnole. L’historien Miguel Iñiguez Campos, professeur à l’Université Roi Juan Carlos (Madrid), n’y voit que pure logique : “Il est difficile de dire à la population, après les sacrifices du Covid-19 et de la crise financière de 2008, qu'une part importante du budget serait désormais consacrée à nous armer en cas de conflit, plutôt qu'aux dépenses sociales ou aux services publics, qui sont si sollicités en Espagne”.

Maroc : Tout simplement, selon le professeur Iñiguez Campos, “une partie importante de la population ne perçoit pas que nous soyons confrontés à une menace ou à un ennemi clair qui exige que nous nous réarmions”. L’ambassadeur Viguera Rubio ne saurait lui donner tort, pour lui aussi en Espagne “la perception de la menace militaire russe”, omniprésente dans le discours européen, “est très, très éloignée, ce qui semble tout à fait raisonnable, compte tenu de la distance physique par rapport à ce scénario géostratégique”. Quelle que soit l’insistance à convoquer la communauté de destin avec les partenaires d’Europe centrale et orientale au sein de l’UE, l’opinion publique espagnole au regard de sa géographie ne ressent aucune crainte pour son intégrité territoriale en lien avec l’expansionnisme de Moscou. D’autant que perdure depuis trois ans un substantiel rapprochement politique et économique avec le Maroc, “le seul pays qui pourrait générer ce sentiment de menace directe pour la population espagnole”, soulève Eduardo Tamayo Belda, du département d’histoire de l’Université autonome de Madrid, qui renvoie en outre l’Espagne à son statut “d’acteur périphérique du bloc occidental”, issu de l’imaginaire de la Guerre froide.

Rappel : Dans un positionnement davantage encore à la périphérie, avec ses 1,55 % de richesse nationale consacrée à la défense, le Portugal aura toutefois moins de chemin à parcourir que son voisin espagnol pour atteindre la norme commune d’ici à 2029. En janvier dernier, le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, s’est rendu à Lisbonne pour l’exhorter à accélérer le pas. Le chef du gouvernement de centre-droit (tombé le 11 mars lors d’un vote de confiance), Luis Montenegro, ne s’est alors pas privé de remémorer à cet ex-Premier ministre libéral des Pays-Bas combien celui-ci “sait comme peu d’autres, reconnaître l’effort que le Portugal a effectué pour parvenir à une situation financière de grande stabilité”. Façon mordante de rappeler qu’en 2011, son hôte néerlandais s’était fait le plus sévère des partisans de l’austérité budgétaire face au Portugal, en échange du sauvetage financier européen à hauteur de 79 milliards d’euros.

Flanc sud : Lisbonne, comme Madrid, apprécierait surtout que l’Alliance prenne enfin un peu plus en compte la spécificité de ses priorités géostratégiques. Sandra Fernandes, directrice du Centre de recherche en science politique (CICP - Université portugaise du Minho), consultée par les ministères des Affaires étrangères et de la Défense, met en exergue une volonté de son pays que l’OTAN prête “une plus grande attention à son flanc sud”. Dans “une posture plus diplomatique et moins militarisée”, Lisbonne rechercherait, explique-t-elle, une meilleure prise en compte de ces “défis de sécurité : terrorisme, crime transnational, instabilité en Afrique du Nord et au Sahel”. Voire de ceux que présente l’espace lusophone d’Afrique sub-saharienne. Nadia Loureiro, conseillère auprès du Parlement portugais, doctorante à l’Université Nova de Lisbonne, vient de publier une recherche, cosignée avec un officier supérieur, Antonio Correia, portant sur l’Alliance atlantique et ses relations avec l’Afrique, par le prisme de la coopération stratégique du Portugal. Elle déplore que “ni l’OTAN, ni l’UE n’aient exploité efficacement la position portugaise”.

Insulaires : Illustrations de cette incapacité à capitaliser sur cette spécificité : le lien militaire toujours soigneusement entretenu avec le Cap-Vert et à Sao Tomé-et-Principe, pays insulaires qui constituent des “plaques tournantes essentielles pour le commerce et la sécurité maritime” le long de la façade atlantique du continent africain. Cela vaudrait également avec l’Angola et le Mozambique. Sans nier que “l'Europe de l'Est demeure une priorité légitime”, il serait indispensable, lance Nadia Loureiro, que “l'OTAN et l'UE réévaluent leur approche stratégique à l'endroit de l'Afrique, dans un contexte où le Portugal, situé à l'opposé de l'Ukraine sur le continent européen, puisse servir de pont entre les régions”.

Encore marginal : Mais cette aspiration à (re)devenir un pivot atlantique doit s’accompagner d’une nouvelle dynamique industrielle. Le 8 mars, dans un entretien à la radio publique d’information portugaise Antena 1, José Neves, le président de l’AED, le groupement professionnel des industries de l’aéronautique, de l’espace et de la défense, a affirmé que son pays est bel et bien en mesure de “créer des centres d’excellence” dans le domaine militaire, en se positionnant d’une manière “différente” dans les chaînes de valeur, sachant que 87 % de cette production est déjà tournée vers l’exportation. L’ambition peut paraître séduisante, en particulier autour du constructeur brésilien Embraer, qui s’est implanté au début des années 2 000, mais Sandra Fernandes, du CICP, précise que même si l’État a structuré la filière via le dispositif baptisé idD-Portugal Defence, le tissu de production est “composée majoritairement de PME”, d’où le caractère “encore marginal” de la cette fabrication portugaise à l’échelle de l’Europe. Dans le Jornal Economico, vendredi dernier, le président d’idD-Portugal Defence, Ricardo Pinheiro Alves, s’est quoi qu’il en soit félicité des nouvelles options annoncées par Bruxelles, “une grande opportunité pour les entreprises portugaises”. Investir avec parcimonie mais escompter plus, à Lisbonne comme à Madrid, même ligne.

| REPÈRES STRATÉGIQUES

Corée du Sud classée "sensible" par Washington : limitation de la coopération technologique

Interactions : L’annonce s’avère soudaine. Le 15 avril, la Corée du Sud sera officiellement classée à Washington dans la catégorie des pays dits '“sensibles”, par le ministère américain de l’Énergie. De la sorte, le DoE va fortement restreindre les “interactions” américaines avec les organismes de recherche-développement et les laboratoires universitaires sud-coréens susceptibles de travailler sur l’énergie nucléaire.

Entraver : Comme “raison la plus probable”, différents experts cités par les médias sud-coréens avancent la montée des “appels en faveur d’un armement nucléaire indépendant”, parmi les élus conservateurs, mais aussi ceux du centre. Chang Yong-seok, de l’Université nationale de Séoul, prévient que cette classification “entravera toute coopération avec les États-Unis en matière de technologie de pointe”.

Accusation chinoise de trahison industrielle à Hong Kong

Hâtivement : L’opérateur hongkongais privé CK Hutchison a cédé l’essentiel de ses activités portuaires à un consortium emmené par le gestionnaire d’actifs américain BlackRock, dont deux terminaux disposés de part et d’autre du canal de Panama, qui étaient sous son contrôle depuis 1997. La décision a été hâtivement interprétée comme une volonté de la Chine de se conformer à une exigence des États-Unis.

Trahison : Le 13 mars, le journal de Hongkong Ta Kung Pao, réputé pour véhiculer les messages de Pékin, a écrit : “Beaucoup pensent qu’il s’agit d’un acte de soumission et de trahison, un exemple de sacrifice de l’intérêt national (…) pour le profit.” Le commentaire au vitriol vise le fondateur, Li Ka-shing. Une délégation du Parti communiste chinois s’est rendue au Panama le lendemain… La transaction n’est pas close pour tous.

Cryptomonnaie en Bolivie, impacts au Paraguay

Carburants : La compagnie publique énergétique de la Bolivie paiera en cryptomonnaie des importations. YFPB fait valoir qu’elle va contribuer, par ce moyen, à soutenir les subventions aux carburants, dans un contexte de pénurie de devise américaine dans ce pays qui a instauré le contrôle des changes. En juin 2024, l’interdiction des cryptomonnaies a été levée et les transactions via les banques sont autorisées depuis.

Dollars : La “ligue latino-américaine pro-crypto” compte bien un membre supplémentaire, ce qui se répercute sur le voisinage. Les Boliviens acquièrent des cryptomonnaies, se rendent au Paraguay pour les négocier sur le marché parallèle et ainsi obtenir des dollars en liquide, ce qui déprécie la devise paraguayenne. La Banque centrale du Paraguay tente de freiner le mouvement, en attendant que la Police nationale n’intervienne.

| LECTURES PARTICULIÈRES

Robotique polyvalente chinoise : ligne tracée vers une supériorité

50 % : Les prouesses manufacturières de la Chine dans le domaine de la robotique sont en train de former une “menace existentielle” pour les États-Unis. La démonstration déroulée par Semi-Analysis, une société indépendante américaine de recherche, paraît implacable : “L’effort de localisation robotique de la Chine est bien engagé”, avec une part de marché mondiale qui avoisine à présent les 50 %.

Haut de gamme : Surtout, il n’y a pas que l’effet de volume. Dylan Patel et ses collègues expliquent comment les fabricants chinois, à l’image d’Unitree Robotics, “commencent à prendre le contrôle” de segments haut de gamme. D’après ce document, la stratégie chinoise d’automatisation industrielle permet d’aboutir à un produit à la fois fonctionnel et évolutif, de surcroît rentable. “Un mauvais rêve pour les États-Unis si rien ne change.”

Bombe démographique autrichienne et politique d’immigration

Très forte pression : La sévérité du propos du président du Conseil autrichien des finances publiques est “inhabituelle”, relève le quotidien régional Kleine Zeitung. Christoph Badelt juge que la nouvelle coalition tripartite au pouvoir ne prend pas toute la mesure de “la bombe démographique” qui s’annonce, avec “une très forte pression sur les budgets publics à long terme” dans une société vieillissante.

Main d’œuvre : L’Institut viennois d’études économiques internationales (WIIW), dans un travail prospectif à 2030, a prévenu que, sans un accroissement de la participation des femmes et des personnes âgées, ainsi qu’une relance de la politique d’immigration “européenne et extra-européenne”, l’Autriche subirait sans nul doute une pénurie de main d’œuvre dans les industries exportatrices (mécanique, machine-outil, chimie, etc.).

Précipice au Soudan du Sud et quête d’or

Rechute : D’après la mission des Nations unies au Soudan du Sud, ce pays africain est “au bord d’une rechute dans la guerre civile”. Dans le nord-est, des accrochages ont éclaté entre l’armée régulière et une milice issue du groupe ethnique nuer, “l’Armée blanche”, réputée proche du vice-président Riek Machar. Les forces spéciales de l’Ouganda auraient été déployées afin de “sécuriser” la capitale Juba.

Contrebande : Le quotidien ougandais Monitor décrit toutefois une absence de coordination à Kampala qui “divise le Parlement et la Défense”. L’Ouganda contrôle des gisements aurifères sud-soudanais, au terme d’une série de précédentes “incursions”. Une recherche de terrain publiée à Genève en 2023 a documenté une “contrebande effrénée” d’or vers l’Ouganda et le Kenya, de l’ordre de “centaines de millions de dollars”.

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Que vous inspire ce décalage de la péninsule ibérique ? Est-ce qu’un autre sujet de la lettre retient votre attention cette semaine ? Vos réactions sont les bienvenues : lenversduglobe@bfmbusiness.fr

Prochaine édition le jeudi 27 mars. 

Benaouda Abdeddaïm

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Par Thierry Arnaud

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