Dans ses propos sur la guerre en Ukraine, Vladimir Poutine ou Volodymyr Zelensky, le président américain a tout dit et son contraire. Mais si l’on se donne la peine d’aller au-delà de ces saillies tonitruantes, une orientation claire émerge: la prise de distance vis-à-vis de l’OTAN et de l’Europe.
Je suis Thierry Arnaud, éditorialiste à BFMTV, ex-correspondant à New York et Londres, ancien chef du service politique de BFMTV et directeur de la rédaction de BFM Business. Crises géopolitiques, tensions économiques, recompositions du pouvoir… Chaque semaine, je vous propose de décrypter l’actualité internationale.

Donald Trump tient une réunion bilatérale avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky en marge de l'Assemblée générale des Nations Unies à New York, le 23 septembre 2025. (Brendan SMIALOWSKI/AFP)
“Je souhaite le meilleur aux deux pays. Nous continuerons de fournir des armes à l’OTAN pour que l’OTAN en fasse ce qu’elle veut. Bonne chance à tous !”
Donald Trump sur Truth Social, le 23 septembre 2025
“I never change, except in my affections” (“Je ne change jamais, sauf au sujet de mes affections”). On peut douter que Donald Trump soit un lecteur assidu d’Oscar Wilde. Il pourrait pourtant aisément se reconnaître dans cette réplique célèbre ou méditer sur le titre de la pièce dont elle est extraite : L’importance d’être Constant. Il n’est évidemment point question ici de la frivolité de sentiments amoureux dans un jardin anglais, mais d’un sujet beaucoup plus grave, la guerre en Ukraine, sur lequel le président américain a de fait dit à peu près tout et son contraire.
Volodymyr Zelensky “n’a aucune carte en main” (février 2025, dans le bureau ovale) ; “L’Ukraine est en situation de combattre de GAGNER la totalité de (son territoire) dans sa forme originelle” (Truth Social, le 23 septembre). Vladimir Poutine est devenu “complètement FOU” (Truth Social, 26 mai, après une attaque aérienne massive de la Russie sur l’Ukraine). “J’ai toujours eu une relation formidable avec le président Poutine” (Anchorage, Alaska, 15 août). “Ils (les Russes) ont battu Hitler, ils ont battu Napoléon” (Septembre 2024, dans les dernières semaines de la campagne présidentielle). “Ils ressemblent à un tigre de papier” (Truth Social, le 23 septembre)…
Ce florilège de contradictions pourrait remplir des pages entières. Il traduit mieux que tout la frustration du président américain face à un conflit qu’il avait promis de résoudre en 24 heures et qui continue de lui échapper. Car il avait sous estimé d’un côté la résilience et le courage de l’Ukraine, la détermination de ses alliés européens à ne pas la lâcher et, de l’autre, la détermination russe, l’indifférence de Vladimir Poutine vis à vis du prix à payer - “plus d’un million de soldats tués ou blessés pour conquérir moins d’un pour cent du territoire ukrainien depuis novembre 2022,” affirmait Emmanuel Macron à l’occasion de la réunion de la Coalition des Volontaires à Paris, le 4 septembre.
Donald Trump semble désormais convaincu que Vladimir Poutine “l’a laissé tomber” pour reprendre sa propre formule. Faut-il pour autant croire à un véritable “revirement” de sa position vis-à-vis de la Russie, comme on a pu le lire et l’entendre tant de fois ces derniers jours ?
Au risque de surprendre, on peut au contraire considérer que la position de Donald Trump sur la guerre en Ukraine est en réalité… constante depuis son retour à la Maison Blanche, sur plusieurs aspects fondamentaux. D’abord cette guerre n’est pas la sienne, la responsabilité en incombe à ses prédécesseurs et elle menace l’Europe, pas les États-Unis. Ensuite, en conséquence, la prise de distance vis-à-vis de l’OTAN et de l’Europe n’a cessé de s’affirmer. Il faut lire jusqu’au bout le post sur son réseau Truth Social consacré au “tigre de papier” russe. Il se termine ainsi: “Je souhaite le meilleur aux deux pays. Nous continuerons de fournir des armes à l’OTAN pour que l’OTAN en fasse ce qu’elle veut. Bonne chance à tous !” Rappelons au passage que le président américain a insisté sur le fait que les armes en question seront vendues, et non fournies. Peut-on imaginer une désinvolture plus clairement affichée, tant face à l’Ukraine et que face à une Organisation dont les États-Unis sont censés être le pilier et le leader ?
Donald Trump ne conçoit la suite que comme une alternative simple: soit la paix finit par arriver, et ce sera bien sûr grâce à lui (le Prix Nobel de la Paix en devenant l’inévitable récompense), soit le conflit s’éternise ou, pire encore, tourne à l’avantage de la Russie et là, forcément, il n’y sera pour rien. “Bonne chance à tous!”
[En partenariat avec Matis]
Andy Warhol, une figure emblématique du Pop Art
Véritable icône mondiale, Andy Warhol figure parmi les artistes les plus cotés, inscrit au Top 10 Artprice depuis 20001. En 2024, son marché a généré un chiffre d’affaires de 134 916 163 €, porté par plus de 1700 lots vendus, traduisant un dynamisme exceptionnel. La société Matis, qui propose de co-investir dans des œuvres d’artistes majeurs via des club deals accessibles dès 20 000€, propose régulièrement d’investir dans les œuvres de cet artiste incontournable. À date, la société a déjà cédé trois œuvres d’Andy Warhol, pour des performances nettes investisseur de 33,4%, de 12,24% et de 11,95%2.
Attention, ces performances passées ne préjugent pas des performances futures. L’investissement dans des actifs non cotés présente un risque de perte partielle ou totale du capital investi.
Rejoignez Matis pour faire partie du prochain club deal de l’artiste.
Investir dans une œuvre d’art
1L’indice Artprice 100 qui suit les 100 artistes les plus valorisés en vente aux enchères.
2Performance nette investisseur : montant reversé à l'investisseur, net de tout frais et brut de fiscalité, qui correspond à la différence entre le prix de cession de l'œuvre et son montant d'acquisition, auquel sont retranchés les frais afférents à la commission de la galerie, les taxes et les frais de Matis.
L’Argentine de Javier Milei poursuit sa spectaculaire sortie de crise, avec une croissance solide pour le second trimestre en rythme annuel - il s’agit du troisième trimestre consécutive de progression du PIB. Les économlstes pointent néanmoins les risques pour la consommation et la production industrielle d’un environnement politique et monétaire qui n’est pas perçu comme étant durablement stabilisé.
Argentine : taux de croissance du produit intérieur brut (PIB) réel de 2014 à 2024 (source Statista)
Une regard ô combien éclairant sur l’évolution comparée des économies de la Russie et des pays qui ont quitté le giron de l’empire soviétique. Depuis 1990, les anciens États satellites de l’URSS qui ont rejoint l’Union Européenne ont vu la taille de leur économie se multiplier par 9,5 contre 4,2 pour ceux qui sont dépendants de l’économie de la Fédération de Russie, soit un rythme de progression plus de deux fois plus rapide. “En l’espace d’une génération, le poids économique combiné des pays qui ont quitté l’orbite de la Russie a dépassé celui de la Russie elle-même”, décrypte de manière passionnante Michael Tory dans le Wall Street Journal.
———————————
Thierry Arnaud