Sous la pression des États-Unis et d'Israël et après les dernières révélations de l'Agence Internationale pour l'Énergie Atomique (AIEA), Téhéran ne va pas pouvoir continuer à jouer la montre beaucoup plus longtemps. L'arme nucléaire ou la fin des sanctions ? Le moment est venu de choisir.
Pour le guide suprême de l'Iran, l'ayatollah Ali Khamenei, les négociations nucléaires entre Téhéran et Washington n’aboutiront pas à « un résultat significatif ».
Je suis Thierry Arnaud, éditorialiste à BFMTV, ex-correspondant à Washington et Londres, ancien chef du service politique de BFMTV et directeur de la rédaction de BFM Business. Crises géopolitiques, tensions économiques, recompositions du pouvoir… Chaque semaine, je vous propose de décrypter l’actualité internationale.
L’Iran n’a jamais possédé autant d'uranium enrichi qu'aujourd'hui. La quantité d'uranium enrichi a plus de 60 % a quasiment doublé entre le début de l'année et aujourd'hui. On estime que l’Iran possède environ 400 kilos d'uranium enrichi à 60 %, ce qui le rapproche d’une possible fabrication de l’arme nucléaire si la décision politique est prise
Comme en témoigne Héloïse Fayet, chercheuse à l’institut français des relations internationales (Ifri), chez nos confrères de RFI, l’Iran continue sa course à l’uranium enrichi. Alors que Les délégations américaines et iraniennes ont rendez-vous ce dimanche à Oman pour une sixième séance de négociations sur le nucléaire. Donald Trump attend de ses représentants qu’ils continuent à exercer une pression maximum pour que la République islamique renonce à l’arme atomique, en brandissant la menace de nouvelles sanctions massives. Les représentants de Téhéran se disent prêts aux concessions, à une importante exception près : pas question de renoncer à sa capacité d’enrichissement d’uranium. Et pour ajouter à la tension ambiante, un troisième acteur se tient en embuscade : l’Israël de Benjamin Netanyahu, qui menace de frapper à tout moment les installations nucléaires iraniennes. L’opération aurait même été sur le point d’être lancée, avant que Donald Trump n’en exige l’abandon in extremis.
Levons d’abord une hypocrisie qui, évidemment, ne trompe personne. Officiellement, l’Iran n’a jamais eu pour ambition de se doter de l’arme nucléaire. En réalité, l’effort est en cours depuis plusieurs décennies, et n’a jamais été aussi près d’aboutir. À tel point que l’Agence Internationale pour l’ Énergie Atomique (AIEA) n’a pas hésité, le 31 mai, à laisser fuiter un rapport confidentiel où l’on peut lire que la République Islamique avait accumulé à la mi-mai un stock de 408,6 kilos d’uranium enrichi à 60%, soit une augmentation de 133,8 kilos en trois mois. Selon les experts, quelques semaines, peut-être même quelques jours suffiraient à porter cet enrichissement de 60 à 90% - le niveau nécessaire pour produire une arme nucléaire, qui elle-même pourrait être assemblée en l’espace de quelques mois, voire un an tout au plus. De ces éléments, les puissances occidentales tirent trois conclusions. Un, l’Iran est au seuil de devenir une puissance militaire nucléaire. Deux, Téhéran a menti, dissimulé l’état réel de l’avancée de son programme. Et, enfin, il n’est pas question de laisser la République Islamique se doter de l’arme atomique.
Des deux côtés, on est donc au pied du mur. Téhéran va devoir choisir entre l’arme nucléaire et de nouvelles sanctions, encore plus lourdes, venant frapper une économie déjà considérablement affaiblie. Dans le camp d’en face, trois options sont sur la table : une solution négociée, un nouveau programme de sanctions, et la plus radicale, la destruction des installations militaires iraniennes. Au début de son premier mandat, Donald Trump a délibérément fait capoter l’accord sur le nucléaire iranien en actant, comme il l’avait promis, le retrait des États-Unis, Huit ans plus tard, il est le meilleur espoir d’une solution négociée.
L’Iran peut-il conserver une capacité à enrichir l’uranium ? À quelles conditions ? Sous contrôle international et en dehors du territoire iranien, comme l’a proposé le négociateur américain Steve Witkoff ? Possible pour Téhéran ? Acceptable pour Israël ? Telles sont les questions cruciales qui seront au cœur des négociations, à l’heure de vérité.
[En partenariat avec Matis]
Comment investir dans l’art contemporain aujourd’hui ?
Des œuvres d’artistes iconiques comme Andy Warhol ou Pablo Picasso, dites “Blue-chip” figurent parmi les plus recherchées du marché et représentent 60% de la valeur des ventes aux enchères. Matis, société régulée par l’AMF, propose des projets de co-investissement sous format de club-deals dans des œuvres d’art contemporain, sélectionnées pour leur potentiel de valorisation (non garanti). Depuis 2023, les membres des clubs deals Matis ont investi dans 58 œuvres. Matis a reversé 7,634 millions d’euros pour une performance nette investisseur** moyenne de 15,8%.
Découvrir Matis
Avertissement : les performances passées ne préjugent pas des performances futures. L’investissement dans des actifs non cotés présente un risque de perte partielle ou totale du capital investi.
*Blue-chip fait référence à des œuvres d’art de grande valeur réalisées par des artistes majeurs, qui ont profondément marqué l’histoire de l’art, reconnus par les institutions muséales, les galeries internationales, et les collectionneurs. Ces œuvres se vendent au prix le plus élevé dans les maisons de ventes aux enchères, à partir de plusieurs centaines de milliers de dollars.
**Performance nette investisseur : montant reversé à l'investisseur, net de tout frais et brut de fiscalité, qui correspond à la différence entre le prix de cession de l'œuvre et son montant d'acquisition, auquel sont retranchés les frais afférents à la commission de la galerie, les taxes et les frais de Matis.
La Banque centrale de Russie a annoncé le 6 juin la baisse de son taux d’intérêt de référence, de 21 à 20%. Cette baisse, la première depuis 2022, est rendue possible par le relâchement des tensions inflationnistes, a expliqué la gouverneure de la Banque Centrale de Russie, Elvira Nabiullina. Les prix continuent toutefois de grimper de plus de 10% par an, bien au-delà de l’objectif de 4% maintenu pour l’an prochain.
Traverser l’Amérique de Philippe Labro, ce n’est pas céder à un plaisir nostalgique. Bien sûr, le grand journaliste, écrivain, cinéaste, qui vient de nous quitter en était un amoureux assumé, l’étudiant étranger qui débarque sur une autre planète (la Virginie) au milieu des années 50, le journaliste témoin de l’assassinat de Kennedy, le biographe de Truman Capote (son premier livre). Ce recueil (romans, récits, reportages) nous rappelle qu’il fut en permanence à l’affut de ce qui rendait les des États-Unis uniques. De ces sept décennies au regard souvent tendre mais jamais indulgent, il tirait une conclusion : “Tout peut arriver en Amérique, tout ! La preuve: Trump était arrivé et, avec lui, ce carnage américain dont lui-même, peut-être, finira par être la victime.”
Philippe Labro en mars 1973 à la réception de son prix Interallié pour son roman autobiographique, L’Étudiant étranger. (Photo AFP)
———————————
Thierry Arnaud